Dans un excellent webinaire intitulé “Prise de décision & biais cognitif – l’exemple du COVID-19” donné le 7 avril dernier par un professeur de stratégie qui enseigne à HEC j’ai été particulièrement déçu mais pas vraiment étonné de constater le biais ou plutôt l’aveuglement ( conscient ? ou pas ) du professeur en question. Je crains que cet aveuglement volontaire, ce biais dirait ce professeur, que je vais préciser ci-après, soit représentatif d’une grande partie de nos dirigeants et “élites”.
Ceci signifie que la crise actuelle n’est probablement pas suffisante pour qu’une réelle prise de conscience suivie d’actions advienne. Il faudra s’enfoncer dans une crise, devenue systémique et majeure, pour que le changement radical de paradigme puisse émerger, qu’il devienne une obligation, une évidence et qu’il n’y ait plus la possibilité de se raccrocher désespérément aux anciens schémas, pouvoirs, dogmes et certitudes.
Regardez donc ce webinaire en vous posant les questions : qu’est-ce que ce professeur omet ? quelles questions ne pose-t-il pas ? pourquoi ? de quels biais ( je dirai plutôt aveuglements/peurs/ignorance ? ) est-il victime ?
Regardez ce passage avec attention : A la minute 30′ une question est posée aux participants
Certes Olivier Sibony est professeur de stratégie, certes il s’adresse à une population d’étudiants d’une école de commerce réputée, censée former de futurs dirigeants, managers, entrepreneurs…
Mais quid de la crise écologique ?, du manque de biodiversité ? , de l’industrialisation de l’élevage ? à l’origine de cette même crise sanitaire … Dans la suite de la présentation la seule réelle préoccupation de court terme (quelques mois) est celle de l’économique.
Je tiens à dire que je n’ai absolument rien contre Olivier Sibony qui fait dans ce webinaire un remarquable exposé ! il me semble simplement représentatif du manque de vision, de lucidité, du manque de prise en compte du moyen et long terme et peut-être aussi du manque de courage d’une large majorité de sachants, de dirigeants et de politiques.