Les travaux d’un scientifique, Robert Ulanowicz, ainsi que d’un économiste dont j’ai déjà parlé ici, Bernard Lietaer suggèrent que pour qu’un écosystème soit durable, celui-ci doit reposer sur un bon équilibre entre deux propriétés antagonistes: d’une part l’efficience et d’autre part la résilience.
R. Ulanowicz étudiait les écosystèmes vivants, B. Lietaer les écosystèmes monétaires.
Tous 2 arrivent à la même conclusion qui se visualise avec ce schéma ci-dessous: il faut 2 fois plus de résilience que d’efficience pour que l’écosystème s’inscrive dans une fenêtre de viabilité. Trop de résilience et l’écosystème stagne, trop d’efficience et l’écosystème s’effondre.
Depuis plus de 200 ans l’humanité a produit de l’efficience en excès dans tous les domaines : industrie, agriculture, éducation, finance … en négligeant, en oubliant même la résilience. Nos systèmes devenus fragiles du fait de la compétition risquent désormais l’effondrement systémique.
Le mot résilience médiatisé par Boris Cyrulnik déborde désormais des champ scientifiques et psychanalytique pour s’appliquer à l’alimentation, à l’énergie, aux territoires, à l’économie, …
Et lorsque l’on consulte la fréquence de recherche des 2 mots par les internautes ( sur l’outil google trends ) on peut constater que la notion de résilience connaît un intérêt croissant boosté ces derniers mois par la crise sanitaire. Il faut espérer que cette notoriété sémantique de la résilience passe à une réelle prise de conscience et à des actes pour rééquilibrer nos systèmes et les rendre plus viables !